Un casting de qualité pour cette histoire prenant place dans une maison close au début du 20e siècle. Noémie Lvovsky (Camille redouble) est un mère maquerelle bienveillante, sévère mais juste, qui fait tout son possible pour faire tourner son business. Elle est à la tête d’un groupe de filles, dont font partie Hafsia Herzi (La Graine et Le Mulet), Adèle Haenel (Déchaînées), Jasmine Trinca (Romanzo Criminale), Céline Sallette (Le Capital)..
On voit bien les dynamiques de la vie entre filles, complices et solidaires entre elles la plupart du temps, mais surtout leur lassitude, leur dégoût de devoir plaire à des hommes qui parfois les dégoûtent.
Lorsqu’une nouvelle recrue fait part de son envie de se faire embaucher dans la maison close, on lui remet vite les pieds sur terre :
– Pourquoi tu veux travailler ici ?
– Pour gagner mon argent, pour être libre ?
– On est dans une maison close ici, pour être libre c’est dehors, ce n’est pas ici !
De la part de leur client, elles doivent endurer des remarques humiliantes sur la taille de leur cerveau, soit disant plus petit chez les prostitués, et assouvir leurs fantasmes plus ou moins sordides, et encaisser les séquelles indélébiles qui marquent leurs corps et/ou leurs esprits.
On oublie pas que cette vie de prostituée, elles sont nombreuses à la vivre encore aujourd’hui, et que comme le dit crûment Bernard Lemettre (source LeMonde):
« Un corps de femme, ce n’est pas fait pour être pénétré cinq fois, dix fois par jour. Ce n’est pas cela une femme »
critique publiée sur https://boulimiedeculture.wordpress.com/2015/08/11/lappolonide-souvenir-de-maison-close/