Citation de Ivan Tourgueniev
Comme d'habitude j'ai pas vu/lu l’œuvre originelle, donc je parlerai du film comme d'une œuvre artistique originale, je compte sur mes confrères SensCritiqueur pour vous éclairer dans ce domaine.
Certains se plaignent que Buck est un monstres numériques, d'autres que c'est une preuve d'un Hollywood qui se renferme dans ses studios au lieu de sortir dehors ou encore que c'est un mauvais personnage, trop humain, trop empathique. Et si, après tout, il fallait voir Buck comme un peu plus qu'un personnage, car oui, comme tout le reste des éléments du film, Buck est avant tout une invitation au voyage, de partir loin pour se retrouver, pour trouver son chez soi. L'intrigue commence avec un Buck confiné et des expressions humaines mais finit libre chef d'une meute de loup avec des expressions beaucoup moins animales.
Cette envie de partir à l'aventure ne serait pas si marquante sans les décors. Nan clairement c'est indéniablement beau, ça transpire la vie, les forêts et plaines enneigées me font clairement repenser à un certain The Revenant. Et les animaux, certes pas réels, mais dotés d'une réel vigueur qui ferait douté n'importe quel cinéphile enivré par les douces musiques qui les accompagnent. Ces éléments permettent de créer des scènes fortes, rythmées et efficaces dans leur réalisation. On pourrait par exemple cité l'avalanche qui bien que défectueuse sous certains aspects, permet une jolie manœuvre d'action qui va renforcer les liens entre Omar Sy et Buck, le combat des chiens fort en émotion et en symbolique, et bien sur toute les apparitions de L'appel de la forêt symbolisé par ce loup noir mystérieux qui guide doucement mais surement Buck vers son destin.
Harrison Ford montre encore une fois son talent indéniable au travers de John Thornton, un homme triste et fuyard qui ne pourra jamais accomplir ses rêves. Et c'est sans parler de Cocorico Omar Sy, qui joue pour une fois un vrai rôle dans un film Américain (Lol Jurassic World et X-Men) et bien que son jeu d'acteur n'égalise pas la légende qui joue à ses cotés, il a cette facilité déconcertante à transmettre le sourire (et c'est un des meilleur acteurs mondiaux sur ce point), talent inné qu'il n'hésite pas à utiliser, le rendant instantanément lui et sa coéquipière attachant
La narration romanesque peut poser problème sur certains points, notamment sur le fait qu'on est dans un film et pas dans un roman, alors même si certains passages peuvent se révéler très pertinent voir émotionnellement puissant (je fait notamment référence à la tirade de fin), il aurait souvent été mieux d'exposer les faits au lieu de les expliquer. Quand on fait une adaptation on est censé faire passer une œuvre d'un média à un autre et faire les modifications nécessaires pour que celle-ci colle avec ce nouveau média, il ne suffit pas de juste la photocopié. La grande majorité des tirades d'Harrison Ford auraient du être enlever ou tout du moins être utilisée plus efficacement.
Bref un L'appel de la forêt, un film fort sympathique mais qui a cependant des défauts notables. Je recommande tout de même