"L'arbre, le maire et la médiathèque" est l'un de ces "petits" Rohmer atypiques, en forme de chemin de traverse dans une filmographie qui serait sans doute un peu trop "parfaite" sinon. Il sort à la veille des élections législatives de 1993, alors que le Mitterandisme agonise, et inscrit la parole et la méthode rohmeriennes dans l'arène politique, avec une vivacité qui reste séduisante 25 ans plus tard. Réflexions mi-sérieuses, mi-farfelues sur l'opposition villes et campagne, considérations écolos qui restent plutôt pertinentes, mélange incertain de bouffonnerie (les tirades enthousiastes de Dombasle sur les plantes et les vaches) et d'histrionisme (Luchini pas aussi bon que nomalement dans un role d'instituteur exalté qui ne lui va pas), il y a du bon et du moins bon dans ce Rohmer décalé, un peu inutile. Reste, bien évidemment, de très beaux textes et quelques moments délicieux qui réjouiront les adeptes - comme moi - de ce cinéma à la jeunesse éternelle... [Critique écrite en 1993 et complétée en 2018]