L'Arc est construit comme une fable. Avare de parole et adepte du principe de la répétition, le film impose une espèce de mécanique scénaristique.
Une jeune fille vit sur un bateau en plein milieu de l'océan, avec un vieil homme mutique qui se sert de son arc comme d'un instrument de musique. Régulièrement, le bateau accueille quelques pêcheurs qui cherchent sans doute le calme de cette étendue d'eau sans terre en vue.
Cependant, dès qu'un homme ose toucher la jeune fille de trop près, le vieil homme dégaine ses flèches pour chasser les intrus du bateau.
Cette scène est répétée trois ou quatre fois dans le film.
Il est en de même pour celle de la jeune fille, assise sur une balançoire, les pieds dans l'eau, fixant du regard le vieil homme qui tente de la frôler de ses flèches au gré de son balancement. Cible mouvante, elle ne semble éprouver aucune peur.
La relation entre les deux personnages est étrange, voire un peu malsaine. On se doute que la jeune fille n'a pas forcément choisi de vivre sur ce bateau, isolée de tout. Pourtant, tout au long du film, et jusqu'à la fin, elle va prouver qu'elle est fortement attachée à son kidnappeur.
Dans ce film, peu de choses sont imprévisibles, du fait de ce canevas méthodique. Malgré son rythme lent, sa musique douce et cette prépondérance au silence reposant, l'Arc ne séduit qu'à moitié tant son propos est peu original ainsi que son traitement. Et ce malgré une scène de « non sexe » assez surprenante.
Déception donc pour mon second Kim Ki-Duk.