En dehors du temps, de la morale, du monde extérieur, l’Arc déroule sa poésie à la manière d’une fable triste et muette. Rythmée par le frémissement des vagues, l’œuvre de Kim Ki-Duk enrobe et berce, nous emplit de sa poésie lancinante. Comme souvent chez le cinéaste Sud-Coréen, les paroles se font rares, comme pour mieux souligner l’incompatibilité des personnages principaux avec le monde extérieur. Souffrant de quelques passages ratés, d’une fin trop ostentatoire et d’un symbolisme exagéré bien qu’envoutant, l’Arc n’en reste pas moins une œuvre rare et belle, un poème ambigu, contemplatif et envoûtant.