"Son of a bitch!", c'est probablement le dernier vestige d'un L'Arme fatale**qui faisait rêver, qui donnait l'impression que rien ne pouvait arrêter le charisme de **Danny Glover, rien, si ce n'est une écriture scénaristique aux abonnées absentes, un peu comme si le scénariste était en grève, en dépression, ou avait tout simplement perdu tout sens de l'humour, toute capacité à placer la bonne phrase au bon moment. Entre le second volet et le troisième, c'est le jour et la nuit. On passe de sketch, de gags, de répliques, parfaitement choisis et placés, à des gags qui tombent à l'eau au mieux, au pire inexistants.
Dans ce troisième L'Arme Fatale, Riggs et Mortaugh tombent sur un ex-flic prêt à en découvre pour continuer son traffic d'armes à feu et de balles anti-flics, comprendre, des balles qui traversent n'importe quel gilet pare-balles. Dans leur soif de justice, ils vont être aidés par le bon vieux Leo Getz, toujours interprété par Joe Pesci, toujours dans les mauvais coups, et par Lorna Cole, interprétée par Rene Russo, qui joue ici une flic des affaires internes, qui va très vite se rapprocher de ** Riggs**. L'histoire en elle-même importe peu, on s'ennuie, c'est bancal, ça tourne en rond. Ce qui marque, c'est l'aspect inexploité des personnages, notamment de Martaugh et de Leo Getz. Ce dernier en fait d'ailleurs un peu trop, on tombe dans la caricature du personnage, on essaie de le placer coûte que coûte dans certaines scènes, et ce de manière artificielle. On aimerait tous voir continuellement Joe Pesci à l'écran, encore faut-il que ce soit pertinent.
Le scénario pêche aussi par un manque de renouvellement, par une utilisation trop abondante des mêmes ficelles, des mêmes logiques. Comme si sur le bureau du scénariste, il y avait un manuel, un guide indiquant la marche à suivre, les codes à respecter, les étapes, et même la durée des scènes, des fusillades, des combats à mains nues. Comme si il fallait à tout prix de ne pas surprendre le téléspectateur. Regarder "L'Arme Fatale 3, c'est comme regarder le troisième épisode de CSI ou le huitième du Dr. House. Et même si l'on peut considérer les aventures des deux flics comme une série, cela reste du cinéma, où une réinvention - mesurée - doit se faire en permanence, et non tomber dans la copie d'une copie d'une copie... Sous peine de se lasser, de tourner la page.