Ici Paris, la colombe a pris son envol... les fauves sont lâchés.
L'Armée des ombres et sans doute le film sur la résistance le plus abouti. Chantre du film-noir à la française, Jean-Pierre Melville réussit une œuvre quasi-parfaite. Usant d'une grande maîtrise dans la dissection quasi chirurgicale du monde du silence, il organise la mise en abîme de son œuvre comme un long plan-séquence déclinant les figures de style qui inspireront 50 années de polars classieux avec une sorte de détachement touchant au suprême.
La photographie est stupéfiante de justesse, le rendu est tel qu'on est en totale inhibition.
L'immense Lino Ventura y est comme toujours éblouissant de facilité et plus que jamais transfiguré par la caméra Melvinienne, à l'image du Delon du Samouraï , il traverse l'écran avec une sorte de naturel qui touche au suprême.
Les autres interprètes ne sont pas en reste, avec notamment l'apparition d'un Paul Meurisse, fantastiquement charismatique.
Que dire de plus sur cette œuvre majestueuse ? Simplement regretter que le cinéma français ne soit plus capable, et ce depuis très longtemps, de se montrer à la hauteur de cet illustre passé où c'était ici que l'on venait chercher l'inspiration............