Sam Raimi boucle enfin sa trilogie en nous livrant le chapitre final cinq ans après le deuxième opus. Suivant de près la fin de ce dernier, nous découvrons donc Ash propulsé au Moyen Âge, idée qui devait déjà être retenue pour Evil Dead 2 mais qui fut abandonnée faute de moyens. Et si cette nouvelle péripétie reste palpitante du début à la fin, hilarante et à la mise en scène toujours aussi envolée, elle risque fort de déconcerter les fans des deux premiers films... En effet, moins horrifique et moins gore, ce troisième volet joue la carte de la comédie fantastique en s'inspirant autant d'Un Cosmonaute chez le Roi Arthur que des slapstick comedies des années 30/40.
Poussant le burlesque jusqu'à ses derniers retranchements, le réalisateur nous entraîne dans une aventure déjantée où son personnage fétiche Ash est ici un véritable clown omniprésent et particulièrement en forme lorsqu'il s'agit d'en faire des tonnes. Jouant donc sur le choc des époques et sur une histoire servant presque de prequel aux précédents films, L'Armée des Ténèbres casse le mythe pour mieux l'étoffer. Car ce dernier opus reste tout de même un très bon long-métrage confectionné avec amour par un metteur en scène inventif qui n'hésite pas à exploiter son budget plus conséquent pour nous livrer une tonne d'effets spéciaux à l'ancienne allant du stop-motion aux éternelles marionnettes animées.
Enchaînant autant les séquences d'action que les passages comiques, Bruce Campbell, véritable pilier de la trilogie, en remet ici une couche niveau mimiques et cocasseries, notamment lors de la scène contre les mini-Ash, celle avec les trois Necronomicon ou encore et surtout face à son double maléfique. Ainsi, porté par l'inoubliable thème épique de Danny Elfman, des effets spéciaux réussis et une intrigue beaucoup plus romanesque, Evil Dead 3 reste un chapitre final détonant bourré d'humour et de créatures en tout genre, concluant avec originalité une trilogie culte.