Miracle ! Oui, miracle ! Du pays de la honte, cette France qui se réjouit de ses "Visiteurs", de ses "Chtis", des Bigard et autres déchets de la culture Canal +, voici enfin une comédie digne de ce nom, conjuguant scénario classique (certains dirons "trop classique" de l'arroseur arrosé), rythme impeccable (au point qu'un amoureux comme moi des grandes comédies américaines de l'âge d'or y retrouve des émotions perdues) et acteurs superlatifs, surtout au niveau de l'alchimie qu'on voit naître entre eux, source d'une crédibilité indispensable à la conduite d'un parcours à haut risque comme celui d'un tel film. "L'Arnacoeur" renvoie donc à un héritage que l'on croyait perdu, celui d'un Lubitsch ou d'un Wilder, ici très sagement et très finement actualisé : un soupçon d'action, un zeste de technologie, rien de bien déstabilisant pour être bien sûr qu'on conserve la juste proportion de glamour (Monaco au soleil…) et de séduction qui ont fait jadis le succès artistique d'un cinéma "de l'âge d'or". Il est présomptueux de dire que la France a enfin en Pascal Chaumeil un vrai metteur de en scène de comédies, mais on croise très fort les doigts pour la suite. [Critique écrite en 2010]