Dans les années 30, un jeune escroc flamboyant voit son mentor liquidé par un dangereux gangster. Désireux de se venger, il fait équipe avec un ténor de l’arnaque… Enorme succès critique et public à sa sortie, « The Sting » n’a rien perdu de son charme.

La reconstitution ambitieuse des USA post-dépression fonctionne toujours à merveille, le film alignant décors, costumes et voitures à la chaîne. Un œil avisé remarquera aussi que le nombre de figurant est limité. Ce qui est volontaire d’après le réalisateur, afin d’imiter le style des films de gangsters des années 30… Et il y a évidemment cette jolie BO (anachronique !) de Marvin Hamlisch, qui repopularisera le célèbre thème « The Entertainer » composé par Scott Joplin, et nous immerge dans cette ambiance rétro.

Mais le succès et la qualité de « The Sting » viennent principalement deux atouts majeurs. D’abord, son excellent scénario, qui constitue l’une des références du film à arnaque. Des personnages très bien construits, une arnaque très audacieuse qui réserve son lot du surprises (tant aux protagonistes qu’au spectateur), et un récit dont aucun bout de gras ne dépasse. George Roy Hill adapte cette histoire avec professionnalisme, et trouve le bon dosage entre la noirceur du récit (meurtre, vengeance, gangsters) et de la légèreté bienvenue.

L’autre atout majeur est évidemment sa distribution. Après l’excellent « Butch Cassidy and the Sundance Kid » du même réalisateur, le tandem Robert Redford / Paul Newman remet le couvert. Deux acteurs au charme et à la classe naturels, dont l’interaction fonctionne très bien. L’un en jeune loup motivé par la vengeance, qui a du mal à canaliser ses gains. L’autre en ténor sur le déclin, qui voit là l’occasion de refaire un bon coup. L’occasion pour Newman de se livrer à un numéro très amusant (il faut le voir apparaître saoul et se mouchant dans sa cravate pour énerver ses adversaires !). Sans oublier Robert Shaw, inquiétant à souhait en gangster à sang chaud, pour qui la défaite n’est pas une option.

« The Sting » demeure ainsi un petit classique, qui n’a pas pris une ride.

Redzing
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le 10 nov. 2022

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