Mise en scène et réalisation impeccable, musique emblématique, scénario mitonné aux petits oignons, tandem d'acteurs à son sommet, L'arnaque est un cocktail parfait de divertissement débordant de bonne humeur, sans temps morts, doté d'un tempo en constante accélération pour s'achever sur un dénouement jubilatoire.
Si le héros de L'arnaque est officiellement un Robert Redford parfaitement à l'aise dans son personnage d'escroc à la petite semaine qui découvre la cour des grands, Paul Newman éclabousse la pellicule de sa classe absolue. Arrivant assez tardivement dans le film (mais de quelle façon !), chacune de ses apparitions est une leçon de charisme avec au pinacle une partie de poker absolument jouissive. Il ne faudrait pas minorer non plus la performance de Robert Shaw, parfait en mafieux glacial et revanchard.
La force de L'arnaque, au delà de l'immersion dans le monde des bookers des années 30, reste ce scénario méticuleux ponctué de nombreux rires et sourires, qui dissèque pour le spectateur l'orchestration de l'entourloupe en différents chapitres, et parvient malgré tout à le mystifier autant que l'arnaqué dans les dernières minutes.
Voilà un film aux sept oscars bien mérités, qui se savoure sans modération encore aujourd'hui.