Le cœur a ses raisons

Première fois que je tombais sur un film d'Emmanuel Mouret, sans connaître du tout le style du bonhomme ; j'ai donc été perturbé par le côté bobo de son personnage de dandy lunaire, et par son goût prononcé pour la masturbation intellectuelle.

Par contre il faut lui reconnaître une belle qualité d'écriture, une certaine fraîcheur dans le propos et une originalité dans la mise en scène chorale de "L'art d'aimer".
Ces tranches de vie juxtaposées sont hélas inégales (mention à François Cluzet et Frédérique Bel, qui nous offrent une séquence jubilatoire).

Le casting (notamment féminin) ne me parlait pas trop et ne m'a pas aidé à apprécier cette œuvre atypique. D'ailleurs, depuis j'ai été amené à voir "Un baiser s'il vous plaît", avec des actrices que j'apprécie davantage, et comme par hasard j'ai été beaucoup plus séduit (et sans doute aussi car j'étais moins décontenancé par le style de Mouret).

Au final, en héritier iconoclaste de Rohmer, Allen et Truffaut, Emmanuel Mouret signe un marivaudage élégant mais un peu vain, qui rebutera de toute évidence une grande partie du public, mais qui a toutefois le mérite de proposer un regard décalé sur le cinéma français, à la fois cérébral et léger.