Pour les besoins de “The Good Liar”, un thriller intimiste sous fond de mensonges et de manipulations, Bill Condon réunit le duo Helen Mirren (“The Queen”) et Ian McKellen (“Le seigneur des anneaux”, “X-men”). Le couple d’acteurs crève littéralement l’écran de part leur charisme et leur magnétisme. Nous sommes à Londres en 2009 et c’est par le biais d’un réseau social de rencontres que Roy Courtney (McKellen) aborde Betty McLeish (Mirren). Une rencontre somme toute banale, comme c’est devenu la norme dans notre monde ultra connecté ! Mais Bill Condon qui avait déjà fait du mensonge, un art dans l’excellent téléfilm “Murder 101” (1989) avec Pierce Brosnan, commence à semer le doute dans la tête du spectateur dès le générique. Un malaise tenace s’installe alors insidieusement due à l'ambiguïté émanant du comportement de Roy (tantôt Dr Jekyll, tantôt Mr Hyde). McKellen/Roy arbore un sourire suffisant et malsain, un jeu qui rappelle son rôle du nazi en fuite Kurt Dussander dans le sinistre et glaçant “Un élève doué” (“Apt Pupil”, d’après Stephen King) de Bryan Singer. Aucun doute possible, Roy est bel et bien un manipulateur, un menteur et un escroc, voir pire ! Qui est cet homme ? Quelles sont ses motivations ? Pourquoi avoir jeté son dévolu sur Betty ? Autant de questions qui se bousculent dans la tête du spectateur. Les réponses quant à elles se diluent tranquillement mais sûrement au fur et à mesure d’un scénario à tiroirs diablement efficace digne de David Mamet. Bien malin celui qui découvrira le pot aux roses tant le récit ancré aussi bien dans le présent que dans le passé (par le biais de flash-back) délaye un implacable suspense. Une belle réussite portée par deux excellents comédiens !