On est certes loin d'un grand film, mais pour ma part j'aurais indéniablement passé un bon moment devant ce film d'arnaque troisième âge aux résonances historiques.
Il est vrai que c'est surtout la première moitié du film qui séduit, lorsque les deux têtes d'affiches titulaires de la carte vermeil, la toujours charmante Helen Mirren et surtout le très bon Ian McKellen, offrent le meilleur de leur jeu roué pour composer un couple de petits vieux exquis, que l'on devine moins inoffensifs qu'ils ne s'en donnent l'air.
Leur rapprochement pourra sembler bien rapide, mais "The Good Liar" en joue intelligemment, multipliant les séquences savoureuses autour de ce binôme improbable, d'autant que le scénario annonce très vite la couleur quant aux intentions troubles de McKellen.
La seconde partie du film sera plus laborieuse, émaillée de flashbacks manquant singulièrement de subtilité et de crédibilité. De manière générale, le (médiocre) réalisateur Bill Condon signe un divertissement dont la vraisemblance n'est pas la qualité majeure, mais à titre personnel j'étais déjà suffisamment attaché aux deux héros so british pour me laisser balader en fermant les yeux sur certaines grosses ficelles.
On regrettera aussi le recours final au politiquement correct, avec la présence inutile d'un couple gay et le clin d'œil de rigueur à #metoo, alors que le film avait fait preuve jusque là d'une certaine amoralité rafraîchissante.
Mais dans l'ensemble "The Good Liar" remplit très bien son rôle de film du dimanche soir, bénéficiant au passage d'une partition discrète mais agréable de Carter Burwell.