Le film d'Oury fait partie de ces nombreuses comédies françaises qui veulent redorer un peu le blason et donner un peu de fierté et de vertus à la France des années 30-40. L'orgueil franchouillard -qu'on trouvait déjà d'une autre manière dans "La grande vadrouille"- conduit cette fois-ci un français héroique et sympathique à défier les nazis sur leurs propres terres. Cet esprit revanchard a quelque chose de gênant, tant il semble facile de ridiculiser a posteriori Hitler et le national-socialisme tout en glorifiant la malice et le courage français, malgré l'Histoire...On peut aussi, évidemment, regarder cette fiction comique sans se poser ce genre de questions.
La dérision de Gérard Oury est donc aussi complaisante qu'est irréaliste son sujet. Pour le reste, le cinéaste combine, comme attendu, humour et séquences spectaculaires, exploitant à fond les capacités de Belmondo. Présent aux jeux olympiques de Berlin, en 1936 comme chacun sait, Jo cavalier, entraineur de boxe, se trouve impliqué dans le sauvetage d'une famille juive et dans une histoire mouvementée qui le conduit finalement jusqu'au
bunker d'Hitler...
Belmondo ne semble pas très à l'aise et, si les effets comiques sont plus ou moins inspirés, on se prend surtout à regretter, pour l'acteur, la causticité cinglante des dialogues d'un Michel Audiard que ne possède pas Oury.
"L'as des as" est un divertissement agréable mais peu sophistiqué.