"Par pitié, prenez l'escalier !"... Le slogan est tellement plus cool que le film, mention à l'affiche qui est vraiment très attirante visuellement. L'Ascenseur est une série B d'épouvante qui mise sur un concept très bas du front : un ascenseur diabolique qui tue des gens. "Un... ascenseur ?" Oui, un ascenseur. Et le plus fort, c'est que le film s'échine à justifier l'origine du Mal de cet ascenseur, allant jusque dans des explications copieuses, alliant à la fois un témoignage de respect envers son spectateur qui se questionne (et il y a de quoi) et une enquête très mollassonne du technicien de service qui baguenaude entre sa famille (et sa femme qui le soupçonne d'adultère, élue l'histoire qui ne sert à rien dans le récit principal), le portier de l'immeuble et un scientifique. Les acteurs sont bons, les scènes d'horreur sont assez ingénieuses (et même reprises dans quelques autres films : coucou, Destination Finale 2...) et on commence vite à comprendre l'aspect maléfique de la cabine (elle essaie même de piéger une gamine... Saleté, va !). On s'étonne que la mise en scène animiste arrive à donner vie à une grosse boîte de fer, fixe (elle ne peut pas courir après les victimes) et qui doit attendre qu'un usager se présente à elle (pas de chasse active, forcément), soit un paquet de difficultés que la mise en scène arrive à faire oublier. Loin d'être un objet d'épouvante faiblard, cet ascenseur arrive nous montrer sa logique de réflexion (oui, oui, il réfléchit...) pour qu'on devine ce qu'il va faire à sa victime (il joue avec ses proies... Saleté, encore !). Même le final est assez soigné, avec
son duel entre l'Homme et la Bête, dont le cœur battant (assez incompréhensible, il faut bien le dire) est assez pauvre en trucages (de la gelée partout). On termine sur un dernier coup de barouf qui est très classe (l'attaque aux câbles qui pendent l'acolyte),
concluant un film très pauvre en moyens, mais qui s'amuse beaucoup avec le peu qu'il possède, et le rend au centuple. L'intrigue est un peu molle, s'appuie beaucoup sur ses (très bonnes) scènes d'effroi (l'homme qui tombe du plafond : on a bondi), et est assez ingénieuse pour nous faire sentir la vivacité de cet ascenseur, pour compenser sa chasse passive (le principal risque d'écriture). Encore plus que d'habitude : les escaliers, c'est meilleur pour la santé.