Cette comédie policière est l'un des premiers longs-métrages de Raoul André, réalisateur oublié qui réussira pourtant une carrière prolifique dans l'industrie du divertissement, signant une trentaine de films jusqu'au début des années 70, en majorité des comédies ou des films d'aventures grand public (souvent avec Francis Blanche, son acteur fétiche déjà présent ici), avant d'achever son parcours par une paire de films érotiques.
Cet "Assassin est à l'écoute" s'appuie hélas sur un humour lourd, facile et sévèrement daté,
a fortiori lorsqu'on sait que la comédie est le genre qui vieillit le plus vite et le plus mal. Certains gags ou répliques fonctionnent encore vaguement, mais la plupart des situations qui se voudraient drôles s'avèrent redondantes voire pénibles, à l'image du personnage fatigant du Régisseur Albert.
Heureusement, plusieurs aspects viennent sauver le film de l'insignifiance en lui redonnant de l'intérêt : d'abord, le spectateur contemporain aura le plaisir de découvrir les dessous d'une émission de radio (de type music-hall) dans les années 40.
Ensuite le scénario de polar en arrière-plan est plutôt bien conçu, entre indices et fausses-pistes visant à surprendre le public lors du dénouement.
Enfin le film peut s'appuyer sur certains seconds rôles convaincants pour compenser la faiblesse des acteurs "comiques" (Marguerite Moreno, dont ce fut le dernier rôle, l'inquiétant Jérôme Goulven, Robert Dalban, ainsi que le frais minois de Louise Carletti).