Fernandel incarne le dénommé Rimoldi, tout nouveau convoyeur de fonds dont l'inconséquence est cause du vol de son chargement. Plus ou moins suspect, il participe à l'enquête de police.
Tiré d'un roman policier qu'on imagine plus rigoureux, le film de Léo Joannon est en tout point médiocre, ce qui n'est pas fait pour surprendre de la part d'un besogneux artisan de la "Qualité française". Sa mise en scène et sa direction d'acteurs sont confondantes de nullité, qui privent l'intrigue de toute crédibilité, sabordent les nombreux rebondissements par une simplicité coupable confinant, non pas tant à la stupidité -comme souvent dans les films de Joannon- mais à la puérilité.
La maladresse du récit et des dialogues entraine les personnages et les comédiens dans une composition fort passable (parmi les seconds rôles, Robert Dalban est un des plus mal servis, en commissaire de police grotesque). Et puis, il y a la prestation de Fernandel dans un emploi pas si courant le concernant qui le frotte au cinéma policier. Son interprétation d'un type humble, effacé et solitaire, n'est absolument pas convaincante. De toute évidence, du roman original au film, le personnage a perdu sa cohérence, et Fernandel, engagé pour faire du Fernandel sur le mode de l'émotion, ne se montre ni à l'aise ni à son avantage.