La bonne adresse
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Après un début de carrière de scénariste, HG Clouzot passe à la réalisation avec "L'assassin habite au 21" en 1942 dans le cadre de la "Continental".
Ce film n'est pas à proprement parler un film noir mais plutôt une comédie policière. Même si les dialogues sont parfois assez féroces, on n'atteint pas dans ce film toute la noirceur et le pessimisme de son film suivant en 1943 "Le corbeau".
On peut peut-être deviner une certaine critique de la société française désagrégée par "le chacun pour soi" pendant l'Occupation et l'atmosphère de suspicion : le seul moment où des français sont capables de s'unir, c'est pour constituer une société criminelle. Et quand le commissaire Wens joue la carte de l'amour-propre, chacun de cette "association" retrouve vite son "chacun pour soi"…
Comédie policière où "le patient mais circonspect" commissaire Wens mène l'enquête pour mettre la main sur ce fameux Monsieur Durand qui commet crime sur crime crapuleux dans un Paris terrorisé. Même s'il doit composer avec sa turbulente fiancée Mila Malou qui cherche à décrocher en vain un contrat de chanteuse lyrique.
Ce commissaire Wens, c'est un toujours excellent et pince sans rire Pierre Fresnay qui joue sa partition avec un solide second degré face à tous ses interlocuteurs que ce soit les clients de la pension de famille, sa fiancée ou ses chefs. L'idée scénaristique de la couverture du commissaire en pasteur est vraiment très bonne et amène toute une série de gags ou quiproquos.
Mila Malou est la toujours exubérante Suzy Delair qui nous pousse la chansonnette (avec une voix qui me semble un peu forcée pour le rôle) en jouant à fond le rôle de l'enquiquineuse.
"J'ai viré la bonne, elle m'a traité d'enquiquineuse".
Mais le trio de seconds rôles Pierre Larquey, Noel Roquevert et Jean Tissier nous offrent de vraies gueules du cinéma de l'époque qui passent toujours aujourd'hui.
Il ne faudrait pas oublier Raymond Bussières dans son numéro d'anar, sur son réverbère perché, où il chante une chanson anti-flic pour être sûr de se faire emballer.
Dernier personnage intéressant, c'est Melle Cuq, romancière (sans succès) jouée par Maximilienne, une "vraie jeune fille" …
Pour finir, ce film est bien une "comédie policière" qui alterne avec brio les moments de suspense avec des moments jubilatoires qu'aménage Clouzot pour notre plaisir.
Du bon cinéma.
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Créée
le 17 oct. 2022
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