Non, Robert Redford n'est pas un lâche...
Ce film a un avantage majeur...celui de pouvoir raconter la fin sans spoiler.
Au lieu de parler du début pour donner envie et faire étinceler la pupille de celui qui ne l'a pas encore vu, on peut shunter l'intro, zapper l'intrigue et les éléments perturbateurs,
et ponter jusqu'à la pré-conclusion où Jesse se fait dézinguer en qualifiant même son bourreau de lâche, sans trop prendre de risques.
Jesse contrôle sa destinée.
Ce qui lui arrive, Jesse l'a cherché, même orchestré...savamment...ricanant comme un bouseux des mauvaises aventures de ses acolytes et jouant de son arrogance pour user toujours un plus les caractères.
Lui, le gangster de renommée nationale, craint de tous, passé maître dans l'organisation du braquage de banques et des attaques de trains, manipule Robert jusqu'à cet acte ultime, résumant ainsi presque poétiquement toute sa vie passée à flirter avec la mort ; profitant du faible pour tirer sa révérence en marquant au fer rouge les mémoires, et entrant dans l'histoire comme le plus charismatiques des anti-héros, au moment où il comptait raccrocher avant d'y laisser le peu de dignité qui lui restait encore.
Ce qui est intéressant, c'est de percevoir le cheminement qui précède le coup de feu ; comprendre les rivalités qui animent les personnages.
La narration empreinte d'une voix off convaint le spectateur du caractère parfaitement onirique du film, le jetant dans un conte noir à l'image soignée.
La direction artistique sait offrir quelques plans superbes et limite au strict nécessaire la technique pour surprendre et agrémenter la photographie.
La bande-son séduit avec seulement quelques notes, justes et discrètes.
- L'assassinat de Jessee James par le lâche Robert Ford - est un film intéressant, bien rythmé, qui se préserve d'un personnage attractif à l'excès pour laisser une place non négligeable à de très bons seconds rôles.
Un film à voir...