L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford par klauskinski
Malgré un travail formel impressionnant et une relecture personnelle du mythe Jesse James, dont il déconstruit la légende en le présentant comme une crapule employant exclusivement la peur et la violence dans ses rapports avec les autres, le film d'Andrew Dominic déçoit. On sent bien l'ambition du réalisateur de rendre à l'écran une certaine complexité à la fois dans les rapports humains et dans la psychologie des personnages, mais il perd malheureusement le spectateur en route à force d'épuisantes et maladroites ellipses. Ce parti pris de présenter le film sous forme de puzzle lénifiant avec bouts manquants laisse en effet des trous béants dans le récit et dans les motivations des personnages, et empêche finalement le spectateur d'entrer en empathie avec les deux héros (Brad Pitt et surtout Casey Affleck sont impeccables), dont les désordres psychologiques nous laissent indifférents.