"- Satan ? - Call me daddy."
C'est dommage. C'est ce qui ressort essentiellement de ce film, qui commence par jouer la carte d'un fantastique "doux" pour finir dans le too much inutile et clinquant.
Keanu Reeves montre à nouveau qu'il n'est véritablement à l'aise qu'en jouant des personnages "à l'écart" et jamais vraiment adaptés au milieu où ils évoluent. Ainsi il campe un jeune avocat brillant, marié à Charlize Theron. Jeunes, insouciants, prometteurs, mais (et c'est important) pas vraiment innocents, comme le montre à juste titre la séquence d'ouverture. Recruté par une grosse firme, le couple déménage à New York et tandis que sa femme sombre dans la folie, lui va se poser des questions sur la réelle identité de son employeur (Al Pacino, réellement génial).
On aurait peu avoir une réussite digne de "Rosemary's baby" malheureusement un manque cruel de subtilité et trop d'effets viennent clairement endommager ce film qui partait réellement d'une bonne idée. (un cabinet d'avocat comme entreprise du malin.... voir la série "Angel" de Joss Whedon).
Si la première partie du film est prometteuse, la seconde perd du sens, dessert les personnages et heureusement l'interprétation de Theron vient sauver les meubles car sinon il ne restait plus qu'une fin extrêmement prévisible (à la limite de prendre le spectateur pour un abrutis) et un twist à la limite du ridicule.
L'intérêt du film réside dans l'essence même de son propos et est parfaitement représenté dans le procès en scène lors de la séquence d'ouverture avec une jeune ado contre interrogée par l'avocat de la défense (Keanu Reeves). Séquence montrant toute la perversité d'un système où l'argument est roi au détriment de la réalité.
On s'en tiendra là.