Os court

Une jeune femme s'évade de prison et en faisant une chute, elle se brise l'astragale, un os situé au niveau du pied. Elle va être secourue par un homme qui a eu aussi des démêlés avec la justice.

Je n'avais jamais vu de film de Brigitte Sy, et il faut dire que là, j'ai été totalement refroidi. Car pour reprendre une expression que j'aime bien, chère à Alain Cuny ; l'herbe leur pousse entre chaque mot. Pour un noir et blanc soigné, on a là une direction d'acteurs qui n'existe pas, avec pour une fois un Reda Kateb mauvais comme tout, qui semble réciter un texte, et une Leila Bekhti que je trouve également fausse. Cette dernière joue en fait Albertine Sarrazin, qui est l'auteure du roman, et qui a également vécu cette histoire, où en gros, elle se prostitue en attendant son compagnon qui est retourné en prison. Mais on sent que c'est tellement empesé dans la mise en scène, avec des scènes de sexe d'une très grande pudeur, et surtout, ce qu'on ne voit pas du tout, c'est que ça se passe en 1957 : on n'y croit pas une seconde. On dirait vraiment des acteurs contemporains qui ont porté des costumes, ou des perruques pour faire genre, et ne pas restituer une époque.

Ça faisait longtemps que je n'avais pas vu un film non seulement mauvais, mais qui ne semble pas croire en ce qui est filmé. De ce que je sais, la réalisatrice Brigitte Sy fut l'épouse de Philippe Garrel, dont on m'a dit qu'elle en reprenait son style, ou une partie. Là, ça a été pour moi un cauchemar quasi absolu, en espérant que la première version filmée en 1968, avec Marlène Jobert, relève le niveau...