Le traitement du deuil c’est autre chose ici que chez Bridget Jones…
Carine Tardieu livre une petite pépite de liens humains imbriqués et touchants. Dans cette adaptation libre du roman L’intimité, une jeune famille est bouleversée quand la mère meurt en couche laissant derrière elle un nourrisson, un jeune garçon d’environ 5 ans et un père ahuri de malheur. Avant de partir à l’hôpital faute de plan b, elle laisse son petit garçon à Sandra, libraire d’une cinquantaine d’année. Cette passation comme par une suite de riens compte. Valeria Bruni Tedesci s’attache à cette famille, qui s’attache en retour. L’amour est là mais elle le veut entier ou ne le veut pas du tout. Comme la réelle mère du jugement de Salomon elle accepte de voir grandir cette famille de loin sans en faire partie.
En plusieurs tableaux qui suivent l’âge de Lucille, on suit le deuil de cette famille du jour du décès à 2 ans plus tard.
Pour jouer avec la distance ténue entre amour et attachement, il fallait des acteurs justes et le casting réussit ce pari. Chaque personnage est construit et profonds, les dialogues sont intelligents et on sent le support littéraire derrière cette richesse. Le tandem Pio Marmai et Valeria Bruni Tedesci est fascinant mais les seconds rôles sont formidables aussi. Vimala Pons et Raphaël Quenard interprètent avec brio des personnages complets.
Il y a de l’humour dans ce film triste et de l’amour dans le deuil. Comme le dit Pio Marmai à Sandra : tu es tout et son contraire.
Les belles mélodies italiennes de la bande son entourent ce film tendre et humain. On résonne de ce moment plusieurs heures avec délice, un sourire aux lèvres.