Cinok, va chercher tes potes à boutons, les Cocos arrivent !

L'Aube Rouge. Alors là, c'est un peu un retour à mes amours studieux, lorsque que je suivais mon UV d'archéologie essayant, subrepticement, de devenir à mon tour un digne héritier d'Indiana Jones. On sort les pelles et on creuse pour ressortir de l'oubli ce film passionnant. Mon UV d'archéo c'était après la Guerre Froide. Justement, cette dernière, outre les moults films patriotique qu'elle a engendré et dont il faudra que je m'occupe (rien que de penser à ma critique du merveilleux "Bérets Verts" de ET avec John Wayne je me sens tout serré dans mon pantalon - là pour le coup d'est bien lourd et direct et totalement assumé -), a aussi engendré des films héroïques parmi lesquels Conan le Barbare. Alors là, vous allez me dire que je divague totalement et que, subrepticement, j'essaie de vendre une enième fois la came d'Howard. Vous avez presque raison ; presque seulement parce que, on y vient, il y a un lien direct entre l'Aube Rouge et Conan : John Milius et Basil Poledouris. A présent que je suis sur mes pieds, je vais pouvoir lâcher les chevaux.

L'Aube Rouge est un film aussi navrant que passionnant. Conçu en plein reboot de la guerre Froide, 1984, en plein délire starwarsien de Reagan - le projet IDS -, il met en action une bande de résistants adolescents, menés par Patrick Swayze et parmi lesquels on retrouve le sympathique Charlie Sheen - pas encore star car pas encore passé à la moulinette de Platoon - et Léa Thompson - qui aura la bonne idée de rejoindre quelques temps plus tard Doc et Marthy. Des ados résistants ? Est-ce une préquelle des Goonies ? Non. Oubliez Cinock, c'est la Guerre Froide je vous rappelle, on est pas là pour rigoler. Ces ados ne sont pas des fiottes et on les comprends : les Rouges, les Popovs, les siphoneurs de Vodka, les Cocos bref, les méchants, ont envahi les USA. Comment ? Bande d'idiots, c'est évident, par parachute ! Ben oui ! Il est évident que l'armée US n'a rien vu car, camouflés comme il se doit, leurs avions agrémentés sans doute avec de beaux nuages ont passé tous les systèmes de défense ! Les contrôleurs aériens ayant été préalablement, subrepticement, alcoolisés avec de la vodka de mauvaise qualité, n'ont rien vu. Les alliés européens ? Des fiottes ! Ils ne bougent pas ! L'armée US ? Balayée, normal, elle manque de crédit ! Heureusement Patrick et ses boys scoots sont là.
Rien ne nous est épargné : le soviétique est méchant et dispose de dialogues qui serviront de base à moults parties de Donjons et Dragons par la suite, pour les Trolls et autres Barbare au charisme de Poulpe. On a le soldat US qui est blessé mais repart au combat (je vous dis depuis le début que c'est pas des fiottes). Le Cubain fume le cigare, ce qui permet d'ailleurs de savoir qu'il est Cubain. L'armée US ? Balayée, suivez un peu que diable ! Moralité, Reagan peut accroître le budget de la défense par la suite car, l'Aube Rouge l'a montré, la menace d'une invasion est réelle et les américains sont seuls et pas encore prêts, CQFD.

Alors pourquoi passer du temps sur ce film. D'abord pour valider le fait que Milius est meilleur dans la gestion d'un Barbare. Poledouris fait le job de son côté mais, franchement, sa bande son ne sauve pas les meubles. Pourtant, il faut voir ce film et j'ose, c'est même un film foutrement important. Il représente en quelque sorte la quintessence de l'industrie holywoodienne au service d'une propagande millimétrée anti rouge. On sort les grosses ficelles, on fait peur - on est pas prêt, serrez les miches et revotez pour moi - mais on apporte de l'espoir : la jeunesse triomphante va nous sauver. D'ailleurs, 2 ans plus tard c'est TOP GUN ! Une branlée aux rouge ! Et puis reste au pire Bradock et John Rambo qu'on va envoyer sous peu en Afghanistan, enfin dès que Rocky aura foutu une branlée à Ivan le dopé-blond-tricheur.

L'Aube Rouge doit donc être vu dans son contexte de Guerre Froide, avec tous les messages qui, subrepticement, flattent le patriotisme d'un peuple pensant sincèrement pouvoir perdre la guerre contre les rouges. Un an plus tard Gorbatchev arrive et comprend que tout est fini depuis longtemps. Jamais il ne pourra envoyer ses avions furtifs et ses soldats dopés à la vodka pourfendre l'Oncle Sam sur ses terres. Mais ça, c'est une autre histoire.

La valeur cinématographique est proche du 2 car le trait est trop simpliste et parfois nauséabond. La valeur historique, véritable témoignage d'une époque, pousse vers un 8. Voici donc comment lire ma note.
Aqualudo

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9

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