Red Dawn a un concept de fantaisie de lycéen américain sur la Guerre Froide: les Russes envahissant l'Amérique.
Quand on est spectateur européen, il est difficile de ne pas soupirer devant un film qui affiche fièrement une géopolitique a la Tom Clancy, en déclarant nottament que le seul allié de l'Amérique est le Royaume Uni.
Mais surtout, comment une guerre au sol est possible à l'heure de la dissuation nucléaire ?
On est un peu agacé par John Milius qui commence son film sur "On a qu'à dire que...".
Et finalement, une fois passé ces premières douleurs intestinales, Red Dawn prend son envol.
Puisqu'au final, le message dans ce film n'est pas politique.
Bien au contraire, Red Dawn offre une relecture de "Sa majesté des mouches" dans ses thématiques, surprenante.
Tout aussi étonnant que de voir Charlie Sheen un an avant Platoon, dans un film abordant lui aussi la perte de l'innocence, la descente à la sauvagerie et la cruauté.
La caricature s'efface de plus en plus, laissant place à des scènes stupéfiantes, d'anti conformisme.
Même son méchant s'avère bien écrit et offre un magnifique contre pied à ceux que l'on cotoyait d'ordinaire dans les années 80.
Le tout merveilleusement bien mis en scène. La première scène d'arrivée des parachutistes russes est magistrale sur son sens de l' "in media res" et son jeu du second plan. Les plans larges sont d'une composition fascinante.
On oublie l'esprit ultra valereux américain, et on devient amoureux de la terre américaine, tant elle est admirablement bien filmée.
La vraie triche du film sans aucun doute, dans un film sans concessions.