Le début de Savage Dawn est plutôt prometteur, avec ses motards aux looks bigarrés post-apocalyptiques, ses mercenaires sur le retour prêts à faire parler leur expérience ès guerilla, sa ville de péquenots... Le casting est à l'avenant, avec un joli rassemblement de gueules de série B, Lance Henriksen en tête avec son visage tailladé au couteau et son nom de mâle alpha (Stryker), mais aussi Lewis Van Bergen en shérif adjoint toujours torse poil. Ça sent le concours de couilles en sueur, ambiance de soirée biture et baston dans un bar miteux perdu dans le sud profond des USA.
Mais malheureusement, la réalisation plombe progressivement le film, échouant à mettre un tant soit peu en valeur l'action : les bastons se résument à du patate contre patate à la chaine, mal chorégraphié et mal filmé, sans entrain. Henriksen n'est jamais crédible, semblant peiner à bousculer ses adversaires, esquivant de manière ultra-téléphoné le moindre coup. Et surtout, le rythme s’essouffle rapidement et l'ennui guette. L'intérêt a beau remonté un peu quand les bikers s'équipent en tanks pour attaquer la ville, Nuchtern ne semble pas savoir quoi faire de cette situation qu'il dilue au-delà du raisonnable, quitte à virer au grotesque (l'exploitation tardive et incongrue d'un quartier chinois digne de Lucky Luke !).
C'est dommage car le potentiel était bien là pour pondre une série B nerveuse et mémorable. Il faudra se contenter du capital sympathie du casting et des dégaines déglinguées. Une pioche assez décevante dans les dernières sorties du Chat qui fume. Qualité vidéo propre, mais 0 bonus.