Éreinté par la critique, conspué par le public, haï par mes connaissances, je ne savais que faire de cette Auberge rouge gisant un fond d’un bac à solde à moins d’un euro. Pour le prix, j’ai pensé que je risquais peu de choses, sinon de perdre 1h30 et d’être en capacité de fournir mes propres arguments pour cracher un peu plus sur cette immonde production. Et puis mince, c’était sot de ne pas oser franchir le pas à cause des autres, surtout quand un casting réunit Balasko, Clavier et Jugnot. On est certain de ne pas dégoter un chef d’œuvre avec eux, mais on peut avoir la chance de tomber, de temps à autres, sur un divertissement sympathique.


Quand on s’installe devant ce type de production, on ne s’attend pas à du Rohmer. La promesse est tenue, ce n’est effectivement pas du Rohmer. En revanche, je ne sais pas si la sévérité des critiques a influencé mon opinion, mais ce qui est certain, c’est que je n’ai pas trouvé matière à nourrir tant de haine. Formellement, le film est effectivement plutôt laid avec des effets spéciaux un peu limites et quelques approximations dans le décor. Cependant pas de quoi en faire une jaunisse. Pas de surprise côté interprétation, Clavier fait du Clavier, Balasko du Balasko et Jugnot du Jugnot. Et le scénario, qui est totalement calqué sur le film de Claude Autant-Lara, reste plutôt fidèle à l’original.


On y trouve quelques gags amusants, le rythme est bien mené et le ton macabre est plutôt juste. Bien entendu, on relève ici et là quelques fausses notes (François-Xavier Demaison est globalement insupportable ; non, un corps mort ne peut pas pisser le sang), mais pas de quoi gâcher l’ensemble de ce divertissement sans prétention. Bien sûr, on est à mille lieues de la réussite de l’original, de cette comédie noire et grinçante qui faisait mouche quasiment partout où elle portait son viseur. Bien sûr, ce remake ne s’imposait peut-être pas mais tout n’est pas à jeter non plus. Pour moins d’un euro, j’estime en avoir eu pour mon argent.

Créée

le 16 mars 2022

Critique lue 278 fois

7 j'aime

4 commentaires

Critique lue 278 fois

7
4

D'autres avis sur L'Auberge rouge

L'Auberge rouge
E-Stark
1

Chapitre 21: Tenter de faire rire autrement.

L'humour noir, voilà bien un registre que la France aime explorer. "L'Auberge Rouge" est typiquement le mauvais film Français qui peut rameuter des spectateurs grâce à son casting. Gérard Krawczyk...

le 11 août 2014

5 j'aime

L'Auberge rouge
Fêtons_le_cinéma
6

Copains comme cochons

Faire de l’auberge un point de convergence qui permet à des groupes de prime abord dissociés et séparés géographiquement – ainsi que socialement – de se retrouver autour d’un festin constitue une...

le 30 mars 2021

3 j'aime

1

L'Auberge rouge
lhomme-grenouille
1

Critique de L'Auberge rouge par lhomme-grenouille

L’affiche suffit à elle seule pour être l’annonciatrice des plus grands malheurs : Clavier, Balasko et Jugnot avec leurs mimiques usées, l’ignoble Krawczik aux commandes, le remake d’un vieux...

le 19 nov. 2017

3 j'aime

Du même critique

L'Iris blanc - Astérix, tome 40
Play-It-Again-Seb
4

La philosophie sur le comptoir

Aïe, aïe, aïe... L'arrivée de Fabrice Caro en lieu et place de Jean-Yves Ferri qui venait, à mon sens, de signer son meilleur Astérix dans le texte, était pourtant annoncée comme une bonne nouvelle...

le 15 nov. 2023

22 j'aime

22

L'Emmerdeur
Play-It-Again-Seb
9

Pignon, ce roi des emmerdeurs

Premier film mettant en scène François Pignon, L’Emmerdeur est déjà un aboutissement. Parfaitement construit, le scénario est concis, dynamique et toujours capable de créer de nouvelles péripéties...

le 12 août 2022

22 j'aime

10