Des aubergistes (Balasko et Clavier) perdus dans la montagne on pris l'habitude d'assassiner leurs rares clients pour les dépouiller. Justement, une poignée de voyageurs égarés, avec parmi eux un curé (Jugnot) s'apprêtent à passer la nuit à l'auberge.
Remake du film fameux, sinon chef-d'oeuvre, de Claude autant-Lara, le film de Gérard Krawczyk, naguère réalisateur estimable, est le pire de la comédie française de la période. La valeur du film d'Autant-Lara se mesurait à sa noirceur, à son humour macabre et au talent de ses comédiens. Ici, Clavier cabotine, Jugnot vocifère et les personnages qu'ils créent sont grossiers, uniformes et creux. Les seconds rôles, quant à eux, font des faire-valoir sans saveur ni personnalité (hormis, peut-être, Demaison)
Plus pénible encore est la mise en scène, sans idée, sans style, sans point de vue. Le film, dans la forme et sur le fond, est un produit manufacturé, par ailleurs affublé d'une musique indigeste "à l'américaine" et d'une bluette adolescente stupide avec l'ex-jeune vedette des "Choristes". C'est une réalisation qui semble n'avoir pas d'autre préoccupation que le rythme et l'apparence. Sa dynamique de boulevard s'exerce à vide et stigmatise plutôt qu'elle ne masque la vacuité comique de l'ensemble.