En cherchant résolument à obtenir une audience du pape, le dénommé Amadeo attire sur lui la suspicion des prélats (Gassmann, Piccoli) et fonctionnaires (Tognazzi) du Vatican. Le lourd secret dont Amadeo veut entretenir le pape, le connaitra-t-on jamais? Car ce que cherche à démontrer Marco Ferreri est seulement cette distance, bureaucratique notamment, qu'entretiennent le Vatican et l'Eglise avec leurs fidèles.
Le sujet est singulier, prometteur d'une certaine façon dans la mesure où on peut s'attendre à une satire caustique d'une institution compassée. Mais à la curiosité qu'inspire le sujet succèdent l'indifférence puis l'ennui. Critique, sans doute, mais sans impertinence ni truculence, "L'audience" consiste en un récit morne, aux idées parfois obscures, illustrant les tentatives répétées et invariablement vaines d'approcher le Saint-Père, dont les voies sont décidément inatteignables. De façon plus corrosive, Ferreri semble suggérer que la relation épisodique d'Amadeo avec une prostituée (Claudia Cardinale) lui serait d'un plus grand secours.
A l'instar de ses vedettes composant des personnages sans saveur, le film déçoit. Sa construction un peu étrange, ses scènes bavardes dont on ne saisit pas toujours les intentions, égarent le spectateur que je suis. Le dénouement tire le film vers la fable, mais une fable inoffensive tant le propos imagé de Ferreri et sa réalisation manquent de relief.