Je suis peu sensible au cinéma de Kaurismäki, je peux y rester très en retrait tout en trouvant ça très beau (L’homme sans passé) ou trouvé ça carrément grotesque (Le Havre). L’autre côté de l’espoir est un beau Kaurismäki, encore une fois ce n’est pas vraiment pour moi, mais je l’ai trouvé là plus inspiré, aussi bien dans la forme (composition des plans vraiment passionnante) que dans le fond, et cette rencontre entre un VRP finlandais fraîchement séparé de sa femme qui décide de placer son gain de poker dans un petit restaurant, et un réfugié syrien arrivé en Finlande par les hasards des flux de cargo. J’aime l’élan de solidarité sur lequel le film se repose et ricoche constamment, son humour absurde qui parfois rappelle Tati ou Keaton, la richesse d’information qu’il génère mine de rien sur les procédures de demande d’asile. Mais ça reste un cinéma trop rigide, trop théâtralisé, trop suffisant dans ses petits effets de signature et trop froid, globalement, pour émouvoir. Finalement ce que je préfère c’est sa façon de filmer les chansons de ces vieux rockeurs de trottoirs.