J'ai l'impression de réécrire la même critique à chaque nouveau film de Kaurismaki que je vois car le constat est toujours le même. Certes Kaurismaki est un grand réalisateur. Au fil des années il a su entretenir un style qui lui est propre, reconnaissable entre mille. Il suffit de regarder n'importe quel scène de n'importe quel film, pour savoir que l'on est face à un de ces films. Peu de réalisateurs peuvent s'en vanter.
Son style c'est d'abord des plans fixes. Peu de travelling ou de panoramique. Encore moins de caméra à l'épaule. Dans ces plans, des décors. Vintage et coloré. Kaurismaki brouille les pistes quand à l'époque pendant lesquels son film se passe. Bien que "l'autre coté de l'espoir" aborde le thème très actuel des réfugiés syriens, il ne faudra pas s'étonner de voir d'un seul coup une machine à écrire, des costumes d'un autre age ou une voiture de collection. Ces décors ont quelques chose de très théâtrale. Sans doute à cause de cette lumière qui vient souvent du dessus comme les projecteurs d'une scène. Et puis il y a la bande-son très blues tendance rock & roll et ces fameuses guitares pleines de reverbs. Pour toutes ces choses j'adore Kaurismaki. Son style pourrait être défini par un mot "minimaliste". Chez Kaurismaki il n'y a pas de place pour le superflue. Dans la mise en scène comme dans la direction d'acteur. Et c'est là que se trouve mon problème avec ce fiéfé Finlandais !
Chez Kaurisaki, le acteurs ne rient jamais. Il ne sourient pas et ne pleure pas non plus. Il ont juste cette sorte poker-face déprimante à faire passer François Fillon pour un joyeux drille. Ils sont planté là, comme des piquets, la bras ballant. Leurs seuls mouvement consiste à porter mollement leur cigarette à la bouche. On sent que chaque geste, même le plus infime est écrit dans le scénario. Ça manque cruellement d'émotion et de naturel. Ce ne sont pas les acteurs qui jouent mal. C'est juste un choix de mise en scène. Autant je trouve que le minimalisme dans sa façon de poser son cadre apporte une certaine poésie à son cinéma, mais quand il s'agit du jeu des acteurs, ça ne fait que rendre le film froid, terne et un peu chiant...
C'est dommage, car Kaurismaki fait typiquement le style de film que j'aime tout particulièrement. Il appartient à toute cette vague de cinéma belge, néerlandais, scandinave. A la fois poétique, mélancolique, parfois absurde. Il manque seulement chez lui un brin de folie. Quelques chose qui rendrait ses films plus humains.