Derrière ce titre français trompeur, on retrouve une comédie qui verse dans la farce et le grotesque autour d’une histoire d’amour à dormir debout. Une étrange comédie au temps des trappeurs entrecoupée de scènes violentes (pour l’époque…) où on tue sans sourciller de méchants Indiens dès qu’on veut proposer un peu d’action.
Le scénario est aussi épais qu’une feuille de papier à cigarette, l’intrigue sentimentale fait passer Pretty woman pour un film de Bergman, l’ensemble est totalement décousu si bien que les quelques scènes d’aventures n’ont rien de palpitantes et les rapports entre les différents personnages n’ont rien de drôles. Faire se côtoyer la légèreté d’une histoire d’amour qui se veut comique avec la violence de la lutte contre les Indiens est totalement déroutant pour le spectateur. Un John Ford aurait peut-être pu réussir, en jouant les funambules, à sauver les meubles en fouillant le portrait de ses personnages, mais Roy Rowland est loin d’avoir son talent.
Le choix complètement ahurissant d’avoir opté, en version française, pour un doublage avec l’accent provençal de la famille Cherne achève de rendre ce film totalement ridicule, voire embarrassant. Bêbête d’un côté, raciste de l’autre, cette entreprise ne parvient même pas à être sauvée du naufrage par ses jolis paysages du Nord-Est des Etats-Unis et sa belle distribution.