Initialement, je pensais laisser un petit avis sur le fil d'actu à propos de ce western, le quatrième des 7 westerns de Boetticher et Randolph Scott, je n'avais pas prévu d'en faire une critique parce que de ces 7 films, c'est celui dont je me souvenais le moins ; et puis en le revoyant, ça m'a suffisamment inspiré.
Après avoir revu les 6 autres westerns de la série, celui-ci étonne grandement et tranche par sa constante dérision. Autant les 3 précédents, Sept hommes à abattre, L'Homme de l'Arizona et le Vengeur du crépuscule étaient graves et tendus, autant cet Aventurier du Texas est un western au ton tonique et plein d'humour, mais léger, sans forcer et sans jamais sombrer dans le burlesque ou le ridicule.
Ce ton atypique est symbolisé par un Randy constamment jovial et le sourire aux lèvres, alors que dans les 3 précédents westerns et ceux qui suivront, il affichait un visage grave et impassible, justifiant ainsi son célèbre surnom de "Stoneface". On remarque aussi le ballet incessant de Peter Whitney qui incarne Amos l'hôtelier qui n'arrête pas de courir d'un frère à l'autre (car la ville d'Agry Town appartient à une famille) pour savoir le fin mot des événements. Tom Buchanan incarné par Randy, arrive donc dans ce patelin en plein conflit familial au sujet d'une pendaison et d'une rançon ; d'emblée il est agressé par le sheriff qui lui intime l'ordre de descendre de cheval et le menace, et le reste des habitants n'est guère plus aimable. Mais Buchanan est un personnage décomplexé qui ne pense qu'à aider un Mexicain avec qui il a sympathisé et à récupérer ses 2000 dollars dont le sheriff corrompu l'a dépouillé. Il s'aperçoit vite que tout le monde est pourri dans cette ville.
Malgré quelques incohérences (des prisonniers qui défont leurs liens trop facilement) mais nécessaires à la dramatisation, le scénario est très enlevé, rocambolesque et fort bien goupillé si on y réfléchit bien, révélant en même temps le côté vénal de la nature humaine. Seul le personnage incarné par Craig Stevens semble être le plus droit dans ce patelin antipathique, bien qu'on ne sache pas trop quel jeu il joue pendant une bonne partie du film.
Pas question de vengeance ici, ni de personnages torturés, pas de personnage féminin non plus, ce qui enlève toute romance pouvant ralentir l'action, le rythme est soutenu, bref à première vue, je pensais que ce western m'intéresserait moins, mais je me trompais, c'est sans aucun doute le moins puissant des 7 westerns de Budd et Randy, mais son côté décontracté et très original m'a plu et m'a aussi amusé, c'est une très bonne redécouverte.