Les choses venant des murs
Il est difficile d'aborder Jacob's Ladder de nos jours sans faire le lien avec l'univers torturé qu'il a engendré au travers de Silent Hill. Décrivant les tourments d'un postier à la sortie du Vietnam, chaque minute du film Jacob descend un peu plus profondément dans une réalité altérée où d'abstraites créatures semblent le pourchasser.
Le scénario semble basique, et pourtant ce qu'il recèle et implique vaut largement le détour. On regrettera la manière un peu forcée qu'a parfois le film de nous faire deviner sa fin, mais peu de gens à qui je l'ai montré ont pour autant su deviner à l'avance la vraie nature des choses. C'est définitivement un film intéressant, que ce soit pour son déroulement ou son imagerie difforme et sale. Peut-être que si enfer il y avait il ne s'éloignerait pas tant que ça de ce que Jacob's Ladder présente – un monde familier que l'on a parcouru chaque jour, et dont pourtant des pans entiers nous échappent et s'écroulent sur nous le temps de quelques minutes.
Ce sentiment d'inatteignable paix, d'être constamment observé par les visages fuyants qui dans les murs dorment ; là est à mes yeux le vrai tourment qui bien plus que fouets et feu, serait apte à terrifier mon âme même.
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