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Fidèle à leur passion pour le Vietnam et les traces indélébiles qu’il a pu laisser dans le crâne des vétérans, Mario Kassar et Andrew Wajna en remettent une couche huit ans après Rambo et ont la très mauvaise idée de demander à Adrian Lyne de refaire en même temps ce qu’ils avaient déjà raté avec Angel Heart et l’autre publicitaire terrible des 80’s, Alan Parker…


Comme attendu, du gros pathos sur les séquelles de la guerre, des clips bleutés de temps en temps, trente-deux couches de twists idiots pour un spectateur sain d’esprit qui a déjà abandonné la partie à la première tentacule et une absence complète totale et définitive du moindre enjeu dramatique acceptable.


Le plus amusant, en fait, c’est que c’est un film qui tient en trois points, tous stupides mais joyeusement mélangés jusqu’à en faire une pâtée pour chien indigeste aux estomacs civilisés.


Tout d’abord, l’application littérale d’une sentence pseudo-philosophique de comptoir assénée par ce pauvre Danny Aiello qui sera bien entendu laborieusement reprise en voix off lors de la scène finale pour être sûr que les trois cancres du fond ont bien compris tout ce qu’il fallait (je vous rassure, rien de transcendant, justement…).
Ensuite, un Deus ex machina qui devrait être interdit depuis longtemps comme roue de secours, à savoir le très méchant pentagone et les expériences secrètes sur les humains-cobayes (ici le benzilate de 3-quinuclidinyle, potentiel réel sujet d’ailleurs, mais noyé dans les grotesqueries habituelles…).
Enfin l’envie piquante de faire un mauvais calembour sur le titre entre le nom du personnage de Tim Robbins, l’autre surnom du gaz BZ et le songe de Jacob dans le livre de la Genèse.


Le souci étant bien entendu que si vous avez la culture générale suffisante pour connaître le passage en question, inutile de vous dire que le film vous réservera peu de surprises… C’est ballot en fait, le titre qui spoile d’emblée, comme ça…


Bon, de toute façon, entre la lourdeur pseudo-paranoïaque, le coup des rêves à répétitions, le gamin mort joué par Macauley Culkin juste avant de passer à la postérité et le pesant message sous-jacent, normalement, vous n’en avez pas grand chose à foutre de ce qui peut arriver au début ou à la fin, vous vous demandez juste pourquoi Maurice Jarre s’est perdu au milieu…


En sortant du film, éprouvé par tout ce temps perdu laborieusement et la douleur de s’être souillé l’âme d’autant de bêtises, j’ai eu la naïveté de dire que l’enfer, ce serait probablement d’être obligé de regarder ce film en boucle jusqu’à la consommation des siècles, et puis, Madame m’a très justement fait remarquer que non, l’enfer, c’était de voir et revoir Miami Vice à l’infini, et du coup, ça relativise un peu ma souffrance du soir, alors je lui rajoute un point bonus pour bien marquer la différence qui existe entre la lassitude lente et douloureuse et le véritable ennui insondable qui vous fait goûter de la pire des façons un avant-goût d’éternité.

Torpenn
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le 17 juin 2013

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Torpenn

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