Dès le début, on sent que le cinéaste a fait son parti-pris : des scènes choquantes et brutales, des ellipses qui nous font constamment changer d'époques et de lieux. Serait-ce pour perdre son spectateur ? Ou plutôt pour faire croire que son film est très intelligent, alors qu'il est terriblement prévisible et sans grand intérêt ?
Et laid. Les scènes de délires de Jacob sont d'une laideur rarement vue. L'exemple le plus flagrant est la scène stroboscopique.
J'ai oublié l'histoire : Jacob est blessé au Viet-nâm lors d'une offensive. Quelques années plus tard, il tente de mener une vie normale mais est assailli de visions dantesques où il se rend compte que les rues de sa ville sont peuplées de démons et de monstres. Pour couronner le tout, on cherche à le tuer. Et quand on pense enfin se stabiliser, on change encore et notre Jacob se retrouve auprès de sa première femme (qui est censée avoir divorcé) et de ses enfants (dont un devrait être mort).
A vrai dire, n'importe quel spectateur doit décrypter le mystère très rapidement. Il lui reste à supporter ce film pleurnichard jusqu'au bout.
Fort heureusement, le film possède deux ou trois qualités. La principale réside dans son interprétation : si Tim Robbins n'est pas crédible un seul instant et brille par son inconsistance, les autres acteurs sont excellents. C'est d'ailleurs un grand plaisir de retrouver Pruitt Taylor Vince, Ving Rhames ou Danny Aiello. Elizabeth Pena est très bien également.
L'autre qualité est contenue dans le second degré. Le film peut être vu comme l'impossible réinsertion d'un ancien soldat. Cela permet de relever un peu le niveau, mais ne peut pas sauver ce film largement surestimé.