« Qu’est-ce qu’un fantôme ? Un fait terrible condamné à se répéter encore et encore. Un instant de douleur peut-être. Quelque chose de mort qui semble encore en vie. Un sentiment suspendu dans le temps. Comme une photo floue. Comme un insecte piégé dans l’ambre ».
L'orphelinat où se déroule l'intrigue, ayant pour totem un obus planté au milieu de la cour qui n'a jamais explosé, pourrait être lui aussi vu comme un théâtre de fantôme suspendu dans le temps. Chaque personnage semble condamné à rester dans ce lieu à l'instar de ce jeune fantôme cloitré dans son bassin.
Sur fond de guerre civile Espagnole, Del Toro contourne habilement les codes du film de fantôme pour illustrer une enfance en proie à la violence de l'Homme qui semble inexorable.
Plus dramatique que qu'horrifique, plus poétique que sanglant, on regrette quand même l'utilisation un peu trop timide et prévisible de son fantôme.