On peut comprendre pourquoi ce film venu du bout du monde a tant plu un peu partout. Que ce soit à l’Académie des Oscars qui l’a sélectionné pour la statuette du meilleur film étranger. Dans les festivals où il a dû apporter un vent de fraîcheur, de bonnes ondes et d’exotisme qui fait du bien en ces temps troublés. Et bien sûr au public qui a vu là un moyen d’évasion original qui réchauffe les cœurs. A l’instar de la critique spécialisée, on sera un peu plus timoré et moins emballé quant à l’appréciation de « L’école du bout du monde ». Difficile de ne pas aimer ou de critiquer ce voyage intérieur et physique à travers ce pays méconnu qu’est le Bhoutan, où on met en avant le fait que c’est la terre du bonheur national brut comme promotion touristique. Mais ce n’est pas non plus le chef-d’œuvre où le petit bijou annoncé partout.
Le problème principal que l’on peut reprocher à cette œuvre des antipodes est son déroulement narratif prévisible au possible. Ce type d’histoire où le personnage principal va changer du tout au tout au contact d’un nouveau milieu et au fil des rencontres, on l’a déjà vu mille fois. Dès lors, quand le film commence on en connaît déjà la progression presque à la minute près tout comme la manière dont il va se terminer, morale comprise. Et il faut avouer que le basculement des valeurs du héros est un peu facile et rapide. A peine arrivé, il va déjà presque changer du tout au tout. Cela fait perdre au film pas mal de crédibilité. Et comme on sait ce qui va se passer dans les grandes lignes, on trouve le temps un peu long. De plus, on se demande si plutôt qu’une fiction, le format documentaire n’aurait pas été plus adapté et intéressant pour découvrir ce pays et cette école représentée un peu trop facilement comme la plus reculée au monde.
Cependant, ne soyons pas trop durs. « L’école du bout du monde » fait son travail de film pansement. C’est un long-métrage pétri de sincérité, de bonnes ondes et qui fait vraiment du bien au moral. A ce titre, c’est le genre d’oeuvre qui devrait être montré aux personnes dépressives où à ceux qui oublient les valeurs essentielles de la vie. Il y a assez de péripéties et de moments iconoclastes pour garnir le récit. Et les paysages de ce petit pays enclavé entre la Chine et l’Inde, juste à côté du Népal, sont superbement filmés et permettent de s’évader le temps de la projection. A travers des séquences simples et justes, de belles valeurs et leçons de vie sont édictées sans être martelées. Les acteurs, pour la plupart non professionnels, sont justes et attachants. En somme, « L’école du bout du monde » n’a, cinématographiquement, rien de transcendant mais il met du baume au cœur et fait vraiment du bien. En ce moment, c’est déjà beaucoup.
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