Je ne connaissais pas le cinéma d'Alexandre Astruc, mais j'avais des souvenirs très lointains du romain éponyme de Gustave Flaubert, dont le film est une libre adaptation actualisée en 1962.
Le canevas est toute fois le même, à savoir un jeune homme qui tombe amoureux de sa cousine, laquelle est mariée à un homme médiocre .
Il faut dire que plastiquement parlant, l'image est sublime : elle restitue très bien cette jeunesse dorée que représente le Paris des années 1960, avec ces soirées au dancing, et la représentation de la petite bourgeoisie. Il y a presque un intérêt ethnographique à mes yeux que de voir ce film, où les hommes sont en costard cravate et les femmes aux cheveux permanentés, qui portent toutes des robes longues. On se croirait dans un documentaire de Jean Rouch par moments.
Quant à l'histoire, je la trouve touchante, car ça raconte au fond l'histoire d'un homme qui aime trop tard, et dont les sentiments ne peuvent faire face à la réalité de la situation de la femme qu'il aime, en l'occurrence sa cousine jouée par une sublime Marie-Josée Nat. Jean-Claude Brialy y apparait lui aussi comme touchant de par sa faiblesse, et on voit bien que les femmes tournent autour de lui, mais il n'en veut qu'une.
C'est peut-être cet intérêt historique qui fait que j'ai aimé ce film, par ailleurs très bien réalisé, mais il représente quelque part son époque.