Je m'attendais bien à un film sans fards, voire, je l'avoue, possiblement un peu chiant. Pas du tout ce que j'avais envie de regarder à ce moment là. Mais je me suis un peu forcée, parce que j'avais un bon pressentiment. Et c'était bon ! Mince que ce film est beau, en maladresses brutes de vie, et surtout à montrer ces petits bonheurs quotidiens qui ne nous transportent pas mais bouleversent progressivement, mis bout à bout. J'ai retrouvé avec plaisir l'Islande que j'aime, avec son accueil et sa douce folie glacée. Les petits éléments juste exceptionnels qui peuvent peupler une vie, qui nous paraissent exceptionnels quand on les interroge, mais qui en apparence ne sont que banalités. Et quelle beauté simple chez les acteurs, cette femme qui fuit mais un jour décide de ne plus fuir, cet homme qui parait taillé dans une glaise molle et alanguie, mais qui fait preuve d'une volonté sans failles pour découvrir l'autre totalement. Et ces moments un peu surréalistes, qui teintent de magie la terre islandaise, un meeting entre grands dirigeants et une vulgaire piscine d'arrondissement: un surnaturel pour mieux faire ressortir du naturel. Tiens, il semblerait bien que j'ai beaucoup aimé.