L'Égyptien est un très bon Péplum américain réalisé par Michael Curtiz, écrit par Philip Dunne et Casey Robinson d'après le roman Sinouhé, l’Égyptien « Myrina » de Mika Waltari qui met en scéne Edmund Purdom (pas mal pour un acteur assez fade) qui joue Sinouhé un homme (qui a été abandonné enfant et sera élevé par un médecin qui lui transmet sa vocation et sa science... ) qui met ses compétences médicales au service des plus pauvres.... jusqu'au jour ou il rencontre le pharaon Akhénaton (joué par Michael Wilding)... Superbe casting (Victor Mature qui joue Horemheb le meilleur ami de Sinouhé...la sublime Gene Tierney qui joue Bakétamon la soeur du Pharaon avide de pouvoir... la troublante Bella Darvi qui joue Néfer une courtisane cupide et assoiffé de pouvoir... l'excellent Peter Ustinov qui joue Kaptah le serviteur de Sinouhé... Judith Evelyn qui joue Tiyi, la reine mère... l'excellente Jean Simmons qui joue Mérit (un role très secondaire dans l'histoire) et John Carradine qui joue le pilleur de tombes... Pour ce très bon Péplum très sous-estimé a sa sortie, mérite réellement une nouvelle vision...
Au cœur du faste que déploya le péplum hollywoodien dans les années cinquante, entre l’incendie de Rome dans le Quo Vadis ? de Mervyn LeRoy (1953) et la Mer rouge entrouverte par Moïse dans Les Dix commandements vus par Cecil B. DeMille (1956), on oublie trop souvent de situer L’Égyptien de Michael Curtiz. Cette œuvre à grand spectacle et aux énormes moyens, sortie sur les écrans en 1954, affiche pourtant un casting remarquable, des décors somptueux et un scénario passionnant, autant de qualités qui la relèguent au rang des grands films malencontreusement laissés de côté par la vague de l’Histoire...Car le véritable intérêt du film se trouve dans son surprenant scénario qui montre le pharaon Akhénaton comme un illuminé ce qui le détache complètement des réalité y compris l'invasion imminente de son royaume... Quant au héros de l'histoire (qui aurait dut être joué par Marlon Brando qui désapprouvant le scénario fit faux bond à la production à la dernière minute) il a une profonde ambiguïté... Un personnage qui fait constamment tout les mauvais choix et se laisse manipuler par une courtisane... la vénéneuse Néfer incarné par Bella Darvi qui souffla le rôle à Marilyn Monroe grâce à la liaison très ambigu (elle était bisexuelle) qu'elle entretenait avec Darryl Zanuck... qui malgré un jeu plutôt approximatif, elle se montre particulièrement inspiré pour illustrer l'érotisme ravageur qu'elle dégage, une vraie femme fatale antique. On est pas près d'oublier ce plan de nudité fort osé vu à travers le reflet d'un bassin et on comprend aisément qu'elle puisse causer la perte du héros... Enfin bref, un très bon Péplum qui préfère ausculter les coulisses du pouvoir et les intrigues de palais que d’aligner les séquences spectaculaires et pour ses moyens monumentaux (Pour l'anecdote une bonne partie des décors seront racheté par la Paramount pour être réutilisé dans Les Dix commandements de Cecil B. Demille) qui mette en valeur les palais grandioses, les extérieurs à l'ampleur titanesque et le luxe raffiné des intérieurs... A redécouvrir.