Devant un film j’ai la larme plus facile que le rire, mais L’Emmerdeur fait partie de ceux qui réussissent à me faire vraiment rire ! Bien que la situation soit extrême elle peut nous renvoyer tellement facilement à des situations vécues et connues.
Ralf Milan (Lino Ventura) est un tueur à gages, un vrai de vrai aux nerfs d’aciers. Engagé pour tuer un témoin gênant il s’installe dans un hôtel de Montpellier face au palais de justice, prêt à agir. Mais c’est son jour de poisse. Dans la chambre à côté s’installe François Pignon (Jacques Brel) un dépressif que sa femme à quitté et qui tente de se suicider. À partir de là tout part en cacahuète pour Ralf Milan qui se trouve vite débordé entre ce voisin encombrant, égocentré, à la sensibilité à fleur de peau et le groom qui cherche à faire son boulot et qui veut prévenir les flics. Ce à quoi Ralf répond pour l’en dissuader, l’œil noir et glacial : « ce qu’il lui faut, c’est un peu de chaleur humaine ».
L’action, une fois lancée, ne ralentit plus, allant crescendo, entraînant dans son tempo la femme de François et son amant, des gens rencontrés sur la route. Alors que cet assassinat était pour Ralf, qui connaît son métier, une routine, cela devient un parcours du combattant impossible à mener à bout !
Outre l’histoire et les dialogues qui sont drôles, c’est un plaisir de voir jouer ensemble : Lino Ventura dans un rôle taiseux et brutal ainsi que Jacques Brel dans son parfait opposé, ne pouvant se taire une seconde et débordant d'affectivité.
Mais enfin Pignon, qu’est-ce que je vous ai fait ? Pourquoi me persécutez-vous comme ça ?
Je veux pas vous persécuter, je veux vous aider.
Oui, mais ça revient au même ! Qu’est-ce que je vous ai fait moi ?