Où Francis Veber, déjà, met en place la thématique qui fera ses prochains succès. Mise en scène par Edouard Molinaro, l'association d'un pleurnichard névrosé et d'un costaud méthodique donne lieu dans "L'emmerdeur" à quelques jolies séquences de comédie mais sera plus efficace et plus vivante, selon moi, dans les aventures du tandem Pierre Richard-Gérard Depardieu que tournera lui-même Francis Veber
Commencé comme un polar, très sobre, le film prend progressivement les dimensions du vaudeville avec l'intrusion du personnage de Jacques Brel dans la journée de Ralph Milan, un tueur à gages occupé, depuis sa chambre d'hôtel, à éliminer un témoin gênant.
Mais la réalisation de Molinaro manque, sinon de rebondissements, d'un peu d'exubérance, comme si le cinéaste n'avait pas osé exploiter toutes les facettes d'un sujet de comédie qui a depuis fait recette. Les personnages sont peut-être aussi en-deçà de leurs possibilités, même si Lino Ventura s'en sort plutôt bien, mieux que Brel. Ses expressions laconiques et agacées, le thème musical funèbre attaché à son personnage (par opposition à celui, futile, de Brel) constituent les moments les plus savoureux de la comédie.