Jacques Brel, grand chanteur qui commence en 1973 à tourner pas mal au cinéma, est assez sympathique en ahuri, alors que Lino Ventura rajoute un peu de second degré dans son rôle désormais habituel (inaltérable ?) de brute qui cache un petit cœur tendre... le tout donne une gentille comédie sans prétention, qui avance pépère vers une fin des plus prévisibles. Ce film aurait pu être tourné vingt ans plus tôt, et pourra sans aucun doute, malheureusement, être tourné à l'identique dans vingt ans, on n'y verrait que du feu : plutôt que d'appeler cela l'intemporalité du cinéma, je dirais plutôt qu'il s'agit de son éternelle banalité. Je me rends compte aussi que je n'aime pas beaucoup les films de Molinaro, aux scénarios trop schématiques, à la mise en scène mécanique, trop éloignés de ce que j'attends du cinéma. Bref, en dépit de ses deux acteurs, "l'Emmerdeur" - sans m'emmerder pour autant - m'a laissé plutôt froid ! [Critique mise en forme en 2016 à partir de notes prises en 1973]