A la fin du XIXe siècle dans une contrée lointaine japonaise, une jeune femme mariée cède aux avances d'un soldat, et leur passion enflammée va les pousser à supprimer le mari de la première, et de jeter le cadavre au fond d'un puits. Seulement, son fantôme va venir les hanter.
Après le triomphe critique et commercial de L'empire des sens qui lui valut bien des ennuis, au point d'avoir un procès dans son pays qui va durer trois ans, Nagisa Oshima va raconter là aussi une autre histoire dramatique, mais cette fois, il va mettre la pédale douce sur la sexualité. Il va ainsi la filmer comme un pinku eiga, à savoir on ne voit pas de parties génitales, ni de poils pubiens, la mise en scène joue de cette suggestion, pour rester le plus possible dans les clous de ce que la censure japonaise autorise. Le seul lien entre les deux films est la présence de l'acteur principal masculin, Tatsuya Fuji, dans un rôle différent.
Même s'il n'a pas autant marqué les esprits que L'empire des sens, La passion reste un film très convenable, qui vaut aussi pour l'interprétation de Kazuko Yoshiyuki, l'épouse volage, qui a dix ans de plus que son amant, et montre par moments un caractère qu'on voit assez peu dans le genre, car c'est souvent elle qui veut coucher avec lui avec plaisir. Le tout filmé le plus souvent en extérieurs, avec cet élément fantastique qui est l'apparition de ce fantôme, jusqu'à la conclusion assez pessimiste, où les secrets doivent rester enfouis.