L'enclos pourrait être le terme pudique pour désigner le camp de concentration nazi où se déroule le film d'Armand Gatti. Il désigne très précisément ici la cour cernée de barbelés dans laquelle seront bientôt enfermés, le temps d'une nuit, un prisonnier juif et un kapo allemand condamné. Sous la surveillance d'officier nazis qui attendent de cette promiscuité une lutte à mort et parient sur le survivant de l'affrontement espéré.
Mais de combat, il n' y aura pas. Les deux prisonniers se renvoient leur condition d'hommes déchus, de dominés et de dominants, dans une conversation entrecoupée d'incidents -imagés- dans l'existence du camp.
Armand Gatti évoque la barbarie nazie et les camps d'extermination d'une façon semi-réaliste, si je peux dire ainsi. L'horreur n'est pas montrée ni abordée frontalement; elle est suggérée dans un décor abstrait de bagne et de bagnards, de baraquements et d'uniformes SS. La sobriété et la sécheresse de l'image en noir en blanc exercent un certain pouvoir dramatique. Davantage que le propos philosophique, humaniste, plus théorique, à travers lequel se dessinent principalement l'idée d'asservissement d'hommes par d'autres hommes, les notions d'enfermement et de survie.