L'Enfant d'en haut par Galderon
Ça faisait un moment que je voulais voir ce film, dont la thématique me touche directement vu la région où j'ai passé mon enfance. De plus, l'article qui était apparu à l'époque dans Positif n'avait fait qu'attiser cette tentation, sans que je ne la satisfasse. Bref, j'en attendais beaucoup, et maintenant que c'est chose faite, je lui offre ma première critique sur ce film.
J'avais un peu peur, au début, de tomber dans la caricature triviale du gamin se démerdant comme il peut, avec un clivage démago entre les gens riches et les gens pauvres. Mais j'ai finalement eu l'impression d'avoir affaire à un film criant de vérité et j'ai retrouvé, dans un amoncellement de détails, une grande part de cette vie un peu particulière.
Car oui, le clivage entre les gens d'en-haut et ceux d'en-bas existe, est très violent quand on y prend garde. La tour plantée au-milieu de nulle part est comme une preuve tellement évidente de la situation de ceux de la vallée, tellement flagrante, qu'on est paradoxalement incapable de la voir.
Et ce même clivage forme une jeunesse dont la maturité (au sens triste du terme) étonne. Ce petit soldat est pour moi de la même trempe que les jeunes laissés pour compte des "Géants" de Bouli Lanners et plus touchant que le "Gamin au vélo" des Dardenne. La où la plupart des films filmant "à la hauteur de l'enfant" amplifie grandement la caractérisation des personnages et situations (comme pour rendre compte de la crédulité ou de la brutalité avec laquelle s'offre au gamin le monde), tout reste ici d'une froideur et d'une exactitude inattendue, qui en devient dérangeante. Quant à Léa Seydoux, elle campe son personnage avec une belle justesse.
Un grand chapeau à Ursula Meier, dont je m'empresserai de voir les autres films.