Consignée par un certain Docteur Itard (interprété par François Truffaut en personne), l'histoire extraordinaire de l'enfant sauvage, ce jeune garçon découvert à l'état animal dans la campagne aveyronnaise, ne pouvait que toucher un cinéaste dont on connait l'intérêt pour les choses de l'enfance.
Sous la forme de tableaux chronologiques, Truffaut met en scène le processus de rééducation de l'enfant, prénommé Victor, diverses expériences méthodiques -selon les connaissances et les moyens de l'époque, 1798- où on peut constater la progressions sociale et intellectuelle de Victor. Du reste, la sobriété de la réalisation, son dépouillement, s'opposant à une quelconque manière romanesque, et qu'on mesure à la modestie de la reconstitution d'époque, et la sensibilité de Truffaut permettent de dépasser le simple anecdotisme. le film invoque, de façon plus large, ce mystérieux mécanisme de l'éveil à la connaissance chez l'enfant, de la formation de son intelligence.
Moins fort dramatiquement, moins riche en terme d'interprétation qu'un film comme "Miracle en Alabama" d'Arthur Penn, au sujet analogue, "L'enfant sauvage" séduit cependant par la délicatesse et l'humanisme de son auteur.