Je me méfie toujours lorsque j’aborde un Konuma, c’est toujours très maîtrisé mais peut être profondément abject. Cette adaptation d’une nouvelle de Kyūsaku Yumeno retranscrit bien l’univers de cet écrivain. L’immoralité de l’honneur de la société japonaise : classe dirigeante et religions, et la violence de tous les rapports individuels ou familiaux conduisent ces jeunes filles à sublimer cet enfer imposé et à se réfugier dans un monde onirique et fantastique tout aussi infernal. Le personnage d’Aiko, victime par naissance grâce à l’interprétation Yûko Asuka porte la dimension tragique et violente, Utae, victime par innocence ouvre le monde fantasmagorique. Les scènes chaudes, y compris lesbiennes sont les points d’orgues qui cristallisent le déroulé du film. Les récits sur l’enfance maltraitée donnent parfois des films sublimes si on atteint pas ce niveau ici, on s’en approche toutefois grâce aux choix de Masaru Konuma et du scénariste Akio Ido (« La véritable histoire d’Abe Sada « …)
A noter également la présence de Moeko Ezawa professeure complice, Tamaki Katsura et Rei Okamoto en prostituées geishas et Maki Kishimoto en mère souffreteuse d’Aiko
Décidément, le genre pinku offre toujours d’agréables surprises, là où on ne l’attend pas toujours.